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Début des hostilités avec les Colons (Mars 1889)
22/08/2008 04:46
Le fort sentiment de défiance suscité par l'incroyable affluence faisant jour auprès de Cheikh Ahmadou BAMBA et les effets radicaux que produisait sa formation sur les nouveaux mourides, fut à la base de fortes oppositions de certains guides envieux et des chefs indigènes désemparés. Une dure répression commença alors à se faire jour à travers des exactions de toutes sortes qu'infligeaient les chefs traditionnels mandataires des colons aux disciples mourides aux fins d'intimidation; leurs cases furent brûlées, leurs récoltes et autres biens saisis, leurs personnes arbitrairement détenues...
Mais hautement conscients de la valeur inestimable de leur guide et à l'évocation des Compagnons du Prophète (PSL), ayant eu à subir le même type d'acharnement aux débuts de l'Islam et de l'héritage desquels ils se réclamaient, les mourides surent préserver leur engagement et ne pas abdiquer de la Voie de la Vérité; ainsi put la dynamique autour de Khadimou Rassoul s'accentuer. Débuta alors une campagne systématique de calomnie et de dénigrement du saint homme que prouve le grand nombre de rapports mensongers qui furent alors adressés par la chefferie locale aux autorités coloniales.Celles-ci n'accordèrent, tout d'abord, aucun crédit à des allégations qui, après enquête, se retrouvaient abusives et leurs premières réactions furent d'abord que l'accusé était en réalité aux antipodes des plaintes dont il faisait l'objet; ce qui contribua au maintien de leurs relations au beau fixe. Ayant quitté Touba, le Cheikh vint s'installer en 1312 h (1895) dans le Jolof où il fit reconstruire le village de ses ancêtres Mbacké-Bâri tombé en ruines. La situation stratégique de cette localité, aux confluences des provinces du Cayor, du Baol et du Jolof, mais aussi l'affluence inédite qui y vit jour et qui draina nombre d'éléments de la noblesse céddo déchue, tout cela, allié au caractère d'insubordination de plus en plus affiché des novices mourides, ne manqua pas de raviver très vite les suspicions et les hostilités.Dans un tel contexte, l'acharnement des calomniateurs et leurs fins stratagèmes eurent raison de la défiance naturelle des colonisateurs qui ne manquèrent point de nourrir bientôt des craintes sur la puissance croissante du Cheikh et sur la similitude qu'ils semblèrent déceler dans sa démarche avec celle des autres résistants religieux, en dépit de l'attitude foncièrement non violente et entièrement vouée à l'obéissance à DIEU et à l'imitation du Prophète (PSL) dont celui-ci faisait constamment montre et qui lui fit dire : "Les armes de mon combat sont la Science et la Crainte Révérencielle, en qualité d'esclave de DIEU et Serviteur de Son Prophète; en est Témoin le SEIGNEUR Qui Régente toute chose".A la fois totalement ignorant de la philosophie du Cheikh et de sa mystique de la Khidmah (Service du Prophète) qui excluait tout acte de violence même envers la plus vile créature, mais aussi frappés par le contraste de la véhémence des accusateurs tranchant avec la relative tiédeur des dénégations de l'accusé, tout cela conjugué à la psychose ambiante de la guerre sainte fit que le Gouverneur Général décida, en mai 1895, de convoquer le Cheikh Ahmadou BAMBA à Saint-Louis , exécutant en fait par-là une Volonté du TRES-HAUT qui en avait décidé ainsi de toute éternité...
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